Le GNA pourrait demander officiellement un soutien militaire turc
Le ministre libyen de l'Intérieur du gouvernement d'union nationale (GNA) Fathi Bachagha a annoncé ce jeudi à Tunis qu'il pourrait demander officiellement un soutien militaire turc en Libye pour faire face aux forces du maréchal Khalifa Haftar.
Le maréchal Haftar a "fourni à des forces étrangères des bases militaires en Libye (...) et si cette position se poursuit, nous avons le droit de défendre Tripoli et nous demanderons officiellement au gouvernement turc son soutien militaire", a-t-il déclaré à la presse.
L'objectif de ce soutien militaire turc sera d'"écarter les forces mercenaires et leurs bases (militaires) fournies par Haftar à des pays étrangers sans accord du GNA", a ajouté le ministre libyen.
La Libye est déchirée entre deux pouvoirs rivaux: le GNA de Fayez al-Sarraj, basé à Tripoli (ouest) et, dans l'est, un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar, qui a lancé début avril une offensive pour conquérir la capitale.
Celui-ci est soutenu par l'Arabie saoudite, l'Egypte et les Emirats arabes unis, des pays avec lesquels la Turquie entretient des relations tendues.
Jeudi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a ouvert la voie à une intervention militaire turque directe en Libye en annonçant le prochain vote au Parlement sur l'envoi de troupes pour soutenir le gouvernement de Tripoli qui fait face depuis avril à une offensive du maréchal Haftar.
"Nous allons présenter la motion pour l'envoi de soldats en Libye dès la reprise des travaux du Parlement", le 7 janvier, a déclaré M. Erdogan lors d'un discours à Ankara.
Pour obtenir l'autorisation de déployer des forces combattantes en Libye, le gouvernement turc doit faire approuver par le Parlement un mandat séparé, comme il le fait tous les ans pour envoyer des militaires en Irak et en Syrie.
"Si la Turquie est invitée (à envoyer des troupes en Libye), nous accepterons l'invitation", avait déclaré le président turc lors d'une visite surprise à Tunis.
Un déploiement de soldats turcs sur le terrain est susceptible d'aggraver le conflit fratricide, alimenté par des puissances régionales rivales, qui déchire le pays depuis la chute du régime de Mouammer Kadhafi en 2011.